Le Droit constitutionnel est par excellence un droit politique. Il est indissociable du Politique car il est la branche du droit qui assure, selon André HAURIOU, « l’encadrement juridique des phénomènes politiques ». Il vient régir des relations politiques qui ont pour enjeu essentiel la conquête et l’exercice du pouvoir dans le cadre de l’Etat. Le Droit constitutionnel n’est pas neutre, il est toujours porteur d’une idéologie. Les règles du Droit constitutionnel apparaissent toujours comme la traduction juridique d’une conception du pouvoir politique. «Les normes constitutionnelles ne sont pas un donné ; ni de la divine providence, ni de la raison. Dans un pays donné, l’adoption d’une Constitution ou le changement de Constitution, que le processus soit révolutionnaire ou non, est toujours le produit d’un rapport de force politique à un moment déterminé de son histoire».



[1] En France, l’appellation « DK » a supplanté l’appellation « droit politique », une appellation en vigueur au XIXe siècle. Notons qu’il a fallu attendre 1834 pour que soit créée officiellement une chaire de DK qui sera confiée à Pellegrino ROSSI.

[2] Le Politique peut se définir comme la lutte et l’exercice du pouvoir dans les sociétés. Il est par essence le domaine des rapports de force. J. FREUND, L’essence du politique, postface de P.-A. TAGUIEFF, réédition Dalloz, 2004.

[3] J.-C. CABANNE, Ecrits politiques et constitutionnels, Presses de l’Université des sciences sociales de Toulouse, 2002, p. 151.

[4] J.-C. CABANNE, Ecrits politiques et constitutionnels, op. cit., p. 151.